Voici le guide du djembefola débutant ! Vous y trouverez les conseils essentiels afin de commencer la pratique du djembé.
L’histoire du djembé appelé tamtam jumbé …
De nos jours le djembé est un instrument très festif dont l’histoire reste peu connue. En France il est souvent associé à des soirées sur la plage, joué couché sur le sol par des jeunes autour d’un feu. Son image n’est pas des plus glorieuse pour le commun des mortels ! On entend souvent dire : ce n’est pas de la musique c’est du bruit !
En France, on peut l’appeler “tamtam”, “djumbé”, “tambour” …. mais rarement “djembé” ! Ce n’est pas un instrument traditionnel dans les pays Européen il est donc compréhensible qu’il soit souvent réduit à l’état de simple “casserole” comme on peut parfois l’entendre …. D’ailleurs le “tam-tam” est un gong asiatique …. pour dire à quel point cet instrument est méconnu.
Cet instrument a pourtant une histoire bien plus profonde que la vision étroite que nous pouvons en avoir en France et en Europe plus généralement.
Le djembé est né en Afrique de l’ouest dans l’empire Mandingue qui s’étendait de la Guinée à l’est du Mali, et au nord de la Côte d’Ivoire en passant par le Burkina Faso. Empire fondé par Soundjata Keita au XIII ème siècle. Les Mandingues sont connus sous d’autres dénominations telles que les Bambaras au Mali, les Dioulas en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso et les Malinkés en Guinée, au Sénégal et en Gambie.
Selon plusieurs sources, le djembé aurait fait son apparition vers le XVI ème ou XVII ème siècle. Il était utilisé comme moyen de communication mais aussi pour accompagner les chants et les danses traditionnelles. Sa forme serait inspirée du mortier à piler le grain, certains pensent même que les premiers djembés étaient des mortiers sur lesquels on aurait placé une peau de chèvre ou d’antilope.
Le montage du djembé à beaucoup évolué, avant on le montait presque comme un sabar, pour enfin terminer avec du cordage de qualité pour une tension optimale.
Le djembé a connu une forte reconnaissance du grand publique et s’est exporté au delà de des portes de l’Afrique de l’ouest dans les années 1950 grâce aux Ballets Africains de Guinée. Puis c’est dans les années 80 que les plus grands artistes africains commencent à former les percussionnistes d’autres continents.
Les maîtres du djembé : djembefolas ancienne et nouvelle génération
Voila les djembefolas ancienne et nouvelle génération les plus connus ! La liste est non exhaustive, je vais en oublier surement, mais on va essayer de présenter rapidement les incontournables …. Je parlerai de ce que j’apprécie dans le jeu de ces maîtres du djembé (qui est très personnel et forcément différent de chacun !) et j’ajouterai un lien pour pouvoir aller voir un extrait vidéo du djembefola !
Dans cet articles vous pourrez aussi voir l’évolution dans le jeu, dans la technique et dans la musicalité d’une génération à l’autre ….
Ancienne génération :
Mamady Keita : Rapide, technique, spectaculaire, plus besoin de le présenter ….. https://www.youtube.com/watch?v=0LtFAySQiVA
Famoudou Konate : Des phrases magnifiques légendaires ! un son incroyable, simplicité, efficacité, très musical …. https://www.youtube.com/watch?v=Nfv9uK5iCT4
Soungalo Coulibaly : Rapide, très efficace, un style vraiment bien à lui, clarté et propreté dans sa manière de jouer le djembé …. https://www.youtube.com/watch?v=DCacbGdJdY8
Noumoudy Keita : Rapide, technique, musical, un concentré de génie …. très peu de vidéos sur ce maître …. https://www.youtube.com/watch?v=KS2ro78OrAM
Fadouba Oulare : Un style très particulier, rapide, musical, des solos d’une efficacité redoutable un vrai TGV …. https://www.youtube.com/watch?v=EDTcsB4aAuY
Nouvelle Génération :
Harouna Dembele : Très rapide ! sans oublier la musicalité dans ses solos, une palette de jeu très étendue, très technique, du très très lourd …. https://www.youtube.com/watch?v=w7ijBVIRovE
Petit Adama Diarra : Très rapide, ultra technique, un son incroyable, un style très détaché ultra propre mais aussi musical …. petit adama à partir de 1 min20 : https://www.youtube.com/watch?v=JDrYzvTRYPw
Thomas Guei : On rentre dans la vitesse lumière ! joueur de djembé très technique, efficace, une aura super positive ! …. https://www.youtube.com/watch?v=hOY4PIHFu4U
Babara Bangoura : Rapide, puissant, très musical, très entraînant ! grand sens du spectacle, l’efficacité incarnée …. https://www.youtube.com/watch?v=YEhGjSx2lrg&t=151s
Bassidi Kone : Très très grande rapidité, ultra technique, des solos très musicaux, le must ….. https://www.youtube.com/watch?v=hOjOYgMX4FA
Désolé je suis certains d’en avoir oublié plein ! mais se sont pour moi les incontournables du djembé, ancienne et nouvelle génération ….
On peut voir à quel point le jeu du djembé à évolué en quelques années, certains trouveront cela dommage de sacrifier la musicalité à la technicité car les djembefolas modernes réalisent des prouesses de rapidité et de technicité, la ou les plus anciens avaient des solos parfois très épurés techniquement. C’est une question de gout !
Conseils d’achat d’un djembé
Difficile de s’y retrouver tellement l’offre est diversifiée et les conseils précis assez rare …. Nous allons donc essayer de vous donner quelques conseils avant l’achat d’un djembé !
Le Bois :
Il existe énormément d’essence de bois pouvant servir à la fabrication d’un djembé. Les meilleurs essences de bois, pour des djembés de qualité normale à grande qualité, sont : le linké (lenke), le bois de balafon (il en existe beaucoup d’appellation), l’iroko. Pour les plus connues ! Il est toujours bon de demander la nature du bois avant tout achat, même si la plupart des vendeurs (je pense surtout aux particuliers) ne sauront pas vous répondre. Inspecter le pied du djembé afin de repérer la présence ou non de fissures dans le bois. Attention une fissure légère peut se réparer ! au dessus de plusieurs mm la fissure sera trop importante. Essayer aussi de regarder si il y a des fissures sur le haut de l’instrument.
La taille :
La taille du djembé est importante. Dans tous les cas optez pour des djembés de taille normale (environ 60 cm), sauf si il est destiné à un enfant bien sur …. Une trop petite taille vous handicapera pour votre évolution et ne sert pas à grand chose dans tous les cas ! Oubliez : ” débutant = petit djembé ” c’est parfaitement faux !
La forme :
Dirigez vous vers des formes relativement “harmonieuse” : environ 60 cm de haut pour un diamètre de 35 cm environ (ces mesures peuvent varier à plusieurs cm selon les envies et les préférences de jeux). Le pied et le haut du djembé auront sensiblement la même taille (la aussi on peut avoir des différences de 5 à 10 cm en plus pour le pied ou pour le haut du djembé). Les formes qui sortent de ces dimensions de manière extrême ne sont pas à choisir en priorité.
La peau :
L’épaisseur de la peau n’a pas vraiment d’importance, surtout que vous risquez de la changer régulièrement. Vérifier surtout l’état de la peau pour ne pas avoir à effectuer ce changement trop tôt. Les fentes qui traversent complètement la peau = peau à changer. Vérifier bien les bords du djembés ou l’on trouve souvent des craquelures ou des entailles dans la peau. Certaines peaux présentent des cicatrices mais ne sont pas pour autant signes de future déchirure. Mais pas d’inquiétude une peau, ça se change !
Le montage du djembé :
Vérifier l’état du cordage et son diamètre (5 mm est un bon diamètre qui tiendra la tension). Vérifier si le djembé est déjà rempli de nœuds de tension sur tout le haut de l’instrument, auquel cas vous n’aurez plus beaucoup de marge de tension, c’est en plus un signe que la peau est la depuis bien longtemps …. Vérifier aussi les cercles, qu’ils soient restés droit (à peu prés) malgré la tension est un signe de bon montage.
Enfin faites vous plaisir ! le djembé est un instrument de musique, l’esthétique est aussi un critère de choix (mais très personnel). N’oubliez pas qu’un djembé avec une très bonne essence de bois mais mal monté avec une peau fissurée et du cordage prêt à lacher à la moindre tension, reste un bon choix car tout peut se changer sauf le bois !
Résumé ici :
La réparation / changement de peau de chèvre
Préparation de la réparation du djembé :
Le montage de la peau du djembé ou la réparation d’une peau de djembé s’effectue en deux étapes : dans un premier temps la peau encore mouillée avec le passage du cordage et réglage des cercles, puis dans un second temps la mise sous tension de la peau après quelques jours de séchage.
Au préalable il faudra bien avoir préparé les cercles du djembé. Il est important qu’il aient tous les deux le même diamètre (fer béton de diamètre 8 mm) et la même circonférence. Le cercle du bas doit lui aussi être bien ajusté, son diamètre est moins important surtout si votre djembé comporte une encoche afin de caler le cercle du bas. Pour nous, les cercles doivent être espacés de 5 mm (espace qui dépend aussi du diamètre du cordage du cercle du haut) du djembé lorsque que le djembé est nu et que le cercle du haut n’a pas encore de cordage. Si les cercles sont trop grand la tension sera mal répartie et esthétiquement vous risquez de faire trop descendre les cercles par endroit, ce qui donne un aspect tordu peu appréciable au djembé ! Si les cercles sont trop serrés, il sera presque impossible de faire descendre les cercles sous le niveau du bois et donc un djembé injouable. Le cordage doit être suffisamment résistant, nous utilisons du 5 mm de diamètre pour les cercles et pour le corps du djembé. Plus votre nombre de passant (nombre de boucle sur vos cercles) est important meilleur sera la tension de votre djembé (commencez par le cercle du bas car c’est lui qui va vous limiter en nombre de passant, pas celui du haut). Faites des repères sur le djembé et vos cercles si ils épousent mieux la forme du djembé dans une certaine position.
Montage du djembé peau humide :
Faire tremper la peau plusieurs heures. Certains font tremper la peau plusieurs jours d’autres 2 ou 3 h, chez nous la peau trempe pendant au moins 7 ou 8h. Surtout pendant l’été ou la peau va sécher très vite lors du montage. Sortez la peau de l’eau et battez la, frappez la sur un sol plat. Vous pouvez aussi la tirer en la coinçant sous votre pied. Le but est de l’étendre le plus possible pour ne pas avoir de perte de tension trop importante après l’étape finale de la mise sous tension (peau sèche). Placez la peau au sol (zone ou l’on va jouer vers nous), placez le premier cercle (cercle sans le cordage). Faites des trous à l’extérieur de la peau pour faire passer un cordage afin d’éviter la descente trop importante des cercles (vous trouverez des images sur google). Passer le cordage dans la peau, faites un nœud. Posez sur le djembe puis poser le cercle du haut avec son cordage. Ensuite faire passer tout le cordage qui relie le cercle du haut au cercle du bas. Faire une première mise en tension à la main puis utiliser un instrument (technique du bâton avec levier ou du levier métallique avec coinceur de corde) pour faire une première tension du djembe avec la peau encore mouillée. Cette étape va aussi servir pour faire descendre les cercles du haut. Allez y doucement et graduellement, au début les cercles descendent facilement mais beaucoup moins à mesure que vous avancez. Faites le tour plusieurs fois si nécessaire mais faire descendre les cercles du djembe de manière graduelle et en douceur ! Il est important de les faire descendre assez pour s’assurer une position de jeux confortable, sans oublier qu’à la dernière étape de mise sous tension du djembe avec la peau sèche, les cercles vont encore légèrement descendre. Nous préconisons de les faire descendre d’un centimètre quand la peau est mouillée. Une fois cette étape terminée, assurez vous de bien défaire le cordage qui passait dans votre peau et de replaquer la peau contre le djembe. Il faudra maintenir la peau descendue contre le djembe avec du scotch ou autre afin qu’elle ne rebique pas lors du séchage. Laissez sécher le djembe plusieurs jours (variable selon l’exposition, la saison etc). Une fois sec vous pouvez découper l’excédent de peau et raser la peau. Vous pouvez aussi commencer à jouer sur votre djembe, même détendu, pour que la peau s’assouplisse, elle se détendra moins après la mise sous tension finale.
La mise en tension finale du djembé:
C’est l’étape la plus simple mais la plus physique. Plusieurs méthodes existent pour mettre en tension efficacement la peau du djembe. La méthode du bâton avec levier, la méthode du levier métallique avec coinceur de corde … Dans tous les cas vous aurez besoin d’une pince à étau pour coincer le cordage après chaque tension d’un passant. Mettez du sparadrap ou un bout de cuir autour des mâchoires de la pince à étau, sinon vous allez dégrader les cordages. L’essentiel est de tendre le cordage le plus possible afin d’avoir un djembe parfaitement tendu sans avoir à faire un trop grand nombre de nœud de tension appelés aussi carreaux.
Voici notre formation sur le montage de djembé pour enfin avoir des instruments montés par soi même 🙂
Voici aussi une vidéo explicative surement complémentaire :
Et si vous ne vous sentez pas l’âme d’un bricoleur nous proposons ce service ici : https://latelier-kora-djembe.fr/produit/reparation-djembes
Conseils techniques, les bases pour commencer à jouer
On voit de tout sur le net ! et les tutos sur YouTube sont parfois assez …. surprenants ! Je ne vais rien inventer, ici on va parler de la technique comme elle est enseignée traditionnellement en Afrique de l’ouest (région d’origine du djembé). Entre les joueurs de plage et les créations de certains, on ne sait pas comment jouer et comment sonne un djembé en Europe !
Il existe trois frappes, se sont des touches rapides, on ne colle pas les mains sur la peau. Il existe des techniques différentes de claqués ou des techniques ou l’on bloque la peau en la frappant. Se sont des techniques un peu plus avancées et mieux vaut d’abord maîtriser les trois frappes de base (ce qui peut prendre des années) avant d’aller vers d’autres sons.
La tonique :
Elle se joue à partir du début des phalanges, donc à la jonction entre la main et les doigts. Le son recherché est plutôt grave et mat. On va essayer d’enfoncer toute la longueur de ses doigts dans la peau du djembé pour retrouver ce son. Généralement quand on débute on garde les doigts serrés pour la tonique. Cette frappes est très technique car il est important de l’entendre autant qu’une claquée, ce qui n’est pas vraiment le cas au début ou l’on aura surtout les claquées qui ressortiront de notre jeux. Il ne faut pas négliger cette frappe car il est capital d’entendre claquée et tonique aussi clairement l’une que l’autre.
La claquée :
Elle se joue un peu plus haute que la tonique (la hauteur des mains sur le djembé peut varier selon les préférences les régions etc), en plus des phalanges on va monter la main d’un cm environ. Ici on va chercher à faire claquer la peau du djembé grâce aux bouts de ses doigts. On conseil généralement aux débutants (en Europe en tout cas) d’écarter légèrement ses doigts pour la claquée. On néglige aussi souvent la technique sur cette frappe. On imagine à tort qu’il suffit de frapper fort pour avoir un gros son puissant et clair …. Certains joueurs vont frapper normalement la peau et avoir une claquée très puissante, d’autres frapper très fort pour avoir un son encore trop léger.
La basse :
Elle se joue en plein milieu de la peau, sans coller la main à la peau. La basse est souvent négligée au début, pas au niveau technique mais au niveau apport dans le jeux. Avec le temps on utilise beaucoup plus la basse dans son jeu.
Pour ces trois techniques les bras seront légèrement écartés du corps de manière naturelle, l’épaule va faire un mouvement de rotation ce qui amène la main sur le djembé. On ne colle surtout pas les mains sur la peau, pour reprendre une phrase de Mamady Keita la frappe doit être comme un clin d’œil. On ne casse pas non plus le poignet : la main reste dans le prolongement de l’avant bras (pas de 90 degrés entre l’avant bras et la main !). On ne rigidifie pas son poignet non plus mais pas de mouvements parasites entre le poignet et l’avant bras. On ne vas surtout pas tétaniser les articulations.
Pour les débutants, allez voir la technique de Mamady Keita ou Famoudou Konaté !
Voici les liens vers des vidéos, réalisées par nos soins :), sur les bases techniques pour débutant :
Muchas gracias por lo que compartes, es de mucha ayuda. Hace un año y medio que me inicié en el mundo del djembé y ha sido muy satisfactorio. Prácticamente he aprendido solo, viendo videos, haciendo, equivocándome y aprendiendo, muchas gracias. Un saludo desde México.
Muchas gracias Benja 🙂
Je ne pensais pas que tu rasais les peaux après les premiers jours de séchage. J’ai pour habitude de les raser avant le montage, et mouillées. Tu en dis quoi de cette différence ?
c’est vrai que maintenant j’ai plutôt tendance à les raser avant le montage mais sèches !